Colloque - La transmission du pouvoir monarchique du moyen âge à nos jours

L’année 2015 est l’occasion de fêter le 500e anniversaire de l’émancipation de Charles Quint et du début de son gouvernement personnel. De même, l’abdication du roi Albert II en faveur de son fils, Philippe, est encore un souvenir vif. Ces deux événements, en écho l’un avec l’autre, semblent l’occasion de mener et de développer une interrogation sur les processus de succession, de formation et de préparation d’héritiers dans des systèmes monarchiques et ce dans la longue durée.

 

La succession d’un monarque ne se présente jamais simplement ; elle ne peut généralement pas être appréhendée de façon univoque. Elle revêt toujours plus ou moins de fantasmes et de mise en scène du pouvoir. C’est en ces instants que le rituel du pouvoir tente de transcender les particularités et de gommer les différences afin de prôner l’union, l’unité, la fusion, etc., des composantes sociales soumises au gouvernement de l’ancien et du nouveau dirigeant. Mais comment penser la succession ? Quels fondements doit-on lui fournir ? Quelles bases juridiques, sociales, etc., donner à la succession ou à l’abdication ?

 

La succession est aussi un moment où les rênes du pouvoir semblent à certains instants évanescents. Qui gouverne réellement dans cet entre-deux de pouvoir(s) ? Quelle prégnance garde l’ancien monarque ? Quelle autonomie est laissée au nouveau dépositaire du pouvoir ? Il est ici nécessaire d’étudier la logique des luttes internes du pouvoir à côté du rayonnement effectif de l’ancien ou du nouveau gouvernant.

 

La succession du prince peut néanmoins devenir tragique et être annonciatrice d’une période de troubles et de déstabilisation. Pour prévenir ou expliquer de telles périodes, les questions suivantes méritent encore l’attention. Comment le souverain envisage-t-il sa succession, et de quelle façon met-il en œuvre sa décision? L’héritier/héritière est-il/elle formé(e) convenablement ? Doit-on le préparer ou bien laisser « la fonction faire l’homme » ? Peut-il/elle s’appuyer sur l’expérience de son prédécesseur ? Doit-il/elle s’en distancier sans autre forme de procès ? Quelles sont les premières décisions du nouveau gouvernant ? Doit-il/elle inscrire ses pas dans les « vestiges » de son prédécesseur ou adopter une position de rupture radicale ?

 

Le thème est riche et doit permettre une approche doublement éclatée. Primo, elle doit être une invitation à penser de façon diachronique afin de confronter des expériences éloignées dans le temps, du moyen âge au XXIe siècle. Secundo, cette thématique est une invitation à traverser les frontières disciplinaires. Les points de vue de l’historien, du juriste (constitutionnaliste), voire de l’anthropologue vont pouvoir se confronter et permettre de canaliser ces approches multiples.    


Programme

Jeudi 21 mai 2015

8h30 : Accueil

 

9h00 : Mot d’accueil

 

9h15 : Gustaaf Janssens (KU Leuven  – Commission royale d’histoire), Introduction générale

 

9h45 : Bruno Dumézil (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), La transmission du pouvoir dans les royaumes romano-barbares

 

10h15 : Discussion

 

10h45 : Pause

 

11h15 : Florence Close (Université de Liège), Transmettre un patrimoine  et/ou sauvegarder l’Empire ? Retour sur les projets de partage du pouvoir de Charlemagne  (806-813)

 

11h40 : Sophie Glansdorff (Université libre de Bruxelles – Centre National d’Histoire des Sciences), Le temps des traités et des serments : les successions dans l'Empire carolingien après le traité de Verdun (843- 900)

 

12h05 : Discussion

 

12h30 : Déjeuner

 

14h00 : Frédérique Lachaud (Université de Lorraine), La succession royale en Angleterre (milieu 12e - début du 14e siècle)

 

14h25 : Eric Bousmar (Université Saint-Louis – Bruxelles), La transmission du pouvoir dans un régime monarchique non souverain. Le cas des ducs Valois de Bourgogne, 14e - 15e siècle

 

14h50 : Discussion

 

15h20 : Pause

 

15h50 : Quentin Verreycken (FNRS, Université Saint-Louis – Bruxelles, UCL), Le roi est mort, vive le duc ! La symbolique de la transmission du pouvoir dans les funérailles de Philippe le Beau et René II de Lorraine


16h15 : Nicolas Simon (FNRS – Université Saint-Louis – Bruxelles), Appréhender le retour des anciens Pays-Bas dans le giron espagnol après 1621

 

16h40 : Discussion

 

17h10 : Fin de la première journée    

Vendredi 22 mai 2015

8h30 : Accueil

 

9h00 : Frederik Dhondt (Universiteit Gent), La « transformation » de Philippe V d'Espagne

 

9h25 : Klaas Van Gelder (Universiteit Gent), Succession et stratégies de légitimation de l'empereur Charles VI dans les Pays-Bas méridionaux

 

9h50 : Pierre-Olivier de Broux (Université Saint-Louis – Bruxelles), Les successions de Léopold I et de Léopold II

 

10h15 : Discussion

 

10h45 : Pause

 

11h15 : Vincent Dujardin (Université catholique de Louvain), Les successions monarchiques belges au 20e siècle

 

11h40 : Mathias El Berhoumi (Université Saint-Louis – Bruxelles), Les droits et les devoirs de l’héritier du trône de Belgique

 

12h05 : Discussion

 

12h30 : Jean-Marie Cauchies (Université Saint-Louis – Bruxelles, Académie royale de Belgique), Conclusions

 

13h : Déjeuner



Informations pratiques & inscription

21 et 22 mai 2015

Salle des examens

Université Saint-Louis - Bruxelles

43 Bd du Jardin Botanique

1000 Bruxelles - Belgique


Inscription obligatoire (gratuite) à l'adresse crhidi(at)gmail.com ou via le formulaire ci-dessous.

 

Comité organisation

Pierre-Olivier de Broux (Université Saint-Louis – Bruxelles)

Philippe Desmette (Université Saint-Louis – Bruxelles)

Sophie Glansdorff (Université libre de Bruxelles – Centre national d’histoire des sciences)

Bérengère Piret (Université Saint-Louis – Bruxelles)

Nicolas Simon (FNRS/Université Saint-Louis – Bruxelles)

Françoise Van Haeperen (Université catholique de Louvain)

 

 

Comité scientifique

Pierre-Olivier de Broux (Université Saint-Louis – Bruxelles)

Jean-Marie Cauchies (Université Saint-Louis – Bruxelles, Académie Royale de Belgique)

Philippe Desmette (Université Saint-Louis – Bruxelles)

Sophie Glansdorff (Université libre de Bruxelles – Centre national d’histoire des sciences)

Gustaaf Janssens (KU Leuven, Commission royale d’histoire)

Françoise Van Haeperen (Université catholique de Louvain)

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Commentaires: 1
  • #1

    Rose-Marie Tassignon (vendredi, 01 mai 2015 15:18)

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Centre de recherches en histoire du droit, des institutions et de la société

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